Notre collègue Eloise Duval, du pôle commun SCIMABIO Interface / FISH-PASS « ADNe appliqué à l’écologie fonctionnelle des milieux aquatiques » vient de publier un article dans la revue Science of the Total Environment : « When does a parasite become a disease? eDNA unravels complex host-pathogen dynamics across environmental stress gradients in wild salmonid populations »
Cette étude utilise l’ADN environnemental et la modélisation de niches à l’échelle régionale, dans les Pyrénées, afin de comprendre les facteurs biotiques et abiotiques responsables d’une maladie infectieuse des salmonidés, la maladie rénale proliférative, causée par le parasite Tetracapsuloides bryosalmonae. Les principaux résultats indiquent que la présence et l’abondance du parasite dans l’eau sont principalement corrélées à l’abondance de ses deux hôtes principaux, le bryozoaire Fredericella sultana et la truite Salmo trutta, mais faiblement aux facteurs de stress environnementaux abiotiques locaux. En revanche, l’infection et l’abondance de parasites chez les poissons hôtes sont étroitement liées aux facteurs de stress environnementaux abiotiques tels que la température de l’eau, les activités agricoles, les barrages, et, dans une plus faible mesure, à l’abondance des spores du parasite dans l’eau. Ces résultats suggèrent donc que outre la distribution du pathogène dans le milieu, ce sont les facteurs de stress anthropiques locaux qui peuvent jouer un rôle central dans l’émergence de maladies parmi les populations sauvages, probablement en modulant la réponse immunitaire des hôtes. Cette étude met en lumière la complexité de l’interaction entre les facteurs biotiques et abiotiques dans la répartition des pathogènes et soulève des inquiétudes quant aux effets du changement global sur l’émergence de maladies.
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